Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 140 )

limonnadiers, les dégraisseurs, les blanchisseuses, &c. Outre que ces pompes seront d’un grand secours contre les incendies, elles laveront encore à volonté le pavé de Paris, le plus infect & le plus immonde de toutes les villes du royaume.

C’est le feu qui éleve l’eau dans ces deux curieuses machines situées au-dessus de la porte de la Conférence. La simple vapeur de l’eau en ébullition est l’agent d’un mouvement prodigieux, & que nulle autre force connue ne pourroit produire ; elle éleve l’eau à cent dix pieds au-dessus des basses eaux de la Seine, & fait monter en vingt-quatre heures quatre cents mille pieds cubes d’eau, pesant vingt-huit millions huit cents mille livres. Ainsi voilà de quoi abreuver, laver & inonder à souhait tout les quartiers de la ville ; il ne manque plus que des tuyaux, de l’argent & la bonne volonté dès petits propriétaires, qui ne s’empressent pas, dit-on, à se ranger dans la classe des souscripteurs. Tant les vieilles & sottes habitudes prévalent