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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/141

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n’étoit-il pas plus simple d’amener les eaux du Port-à-l’Anglois par une machine hidraulique, à la place de l’Estrapade, la plus élevée de Paris ? de là, elles se répandroient plus facilement, & seroient plus pures : mais on a voulu commencer par le quartier le plus riche, le fauxbourg S. Honoré, comme le plus en état de payer les avances de la compagnie qui a fait des fonds pour l’établissement des machines à feu. Ces avances montent à près de deux millions.

Il en coûtera cinquante livres par an pour un muid d’eau par jour : vingt muids coûteront donc mille livres, & ainsi à proportion les tuyaux conducteurs de différentes grosseurs, selon le besoin des particuliers, aboutiront à chaque maison, & l’eau s’élèvera d’elle-même à quinze pieds.

Plus de prétexte pour les boulangers qui font le pain avec l’eau des puits, infectée par la filtration des fosses d’aisance & de mille autres immondices ; ils auront une eau pure, ainsi que les brasseurs, les teinturiers, les