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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/160

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CHAPITRE CCLI.

Séparations.


Le divorce n’est pas permis, & les plaintes en séparation sont éternelles. Les voûtes du temple de la justice retentissent des gémissemens qu’y portent des époux fatigués l’un de l’autre. Le mariage offre une foule d’hommes que ces liens sacrés meurtrissent & déchirent. Ils frémissent contre l’indissolubilité d’un nœud que tous les efforts ne sauroient rompre.

Notre législation, en prescrivant un terme indéfini, n’a point su composer avec nos passions, ni avec notre nature. Cette loi extrême s’est manifestée sur-tout dans les pays où l’éducation, dépouillant le cœur de son énergie particuliere, lui a désappris à sentir une passion forte & unique.

La loi a été obligée d’accorder les séparations, beaucoup plus révoltantes que le