divorce ; car la séparation isole deux êtres, & les laisse dans une espece de néant.
Le divorce, dans le pays où il est permis, est infiniment plus rare que la séparation. Faut-il s’étonner si, ne pouvant briser cette loi inflexible & liée mal-à-propos à la religion la plus austere, l’homme est parvenu pour ainsi dire à la ridiculiser, en la violant tant de fois & si ouvertement ?
Les séparations volontaires sont fort communes à Paris. On demanderoit vainement aux loix la rupture d’un nœud devenu insupportable ; on le délie de soi-même, & ni les loix civiles ni les loix ecclésiastiques ne vous interrogent sur cette désunion, pourvu qu’aucun des contractans ne se plaigne. Voilà comme les loix irréfragables perdent tout-à-coup leur force & leur vertu.