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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/165

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fibres l’élasticité nécessaire pour que les sécrétions se fassent avec régularité.

De là les vapeurs qui naissent de ce défaut d’occupation qui a détérioré les facultés de l’ame. L’imagination est d’autant plus active, qu’elle regne sur des organes délicats, qui incessamment flattés, ont perdu leur ressort, & se sont affaissés dans une langueur qui soumet les nerfs aux plus terribles convulsions, parce que, détendus par trop de jouissances, ils se replient & agissent sur eux-mêmes.

C’est l’imagination qui ouvre le champ de la douleur, parce que cette puissance, quand elle n’a pas un objet qui la captive, a le don de métamorphoser en maux tout ce qui l’environne. L’oisiveté favorise les passions trop sensuelles ; & celles-ci sont si tôt épuisées, que le principe de sensibilité qui survit ne sait plus où se prendre & s’attacher.

Ce principe fatigue, devient un tourment. Il n’y a plus de voluptés pour l’être misérable qui se sent exister, & qui voudroit des