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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/166

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plaisirs à l’infini ; tandis que ses organes sont oblitérés, & que les nerfs ne peuvent plus transmettre les sensations dont ils sont les véhicules.

Terrible état ! c’est le supplice de toutes les ames efféminées, que l’inaction a précipitées dans des voluptés dangereuses, & qui, pour se dérober aux travaux imposés par la nature, ont embrassé tous les fantômes de l’opinion.

Nos docteurs accoutumés à tâter le pouls à nos jolies femmes, ne connoissent plus que les vapeurs & les maux de nerfs. Quand un fort de la halle est malade, ils disent qu’il a des vapeurs, & ils le mettent au bouillon de poulet & à l’eau de tilleul.

Une jolie femme qui a des vapeurs, ne fait plus autre chose que de se traîner de sa baignoire à sa toilette, & de sa toilette à son ottomane ; suivre dans un char commode une file ennuyeuse d’autres chars, cela s’appelle se promener ; elle ne prend point d’autre exercice. Celui-ci est même réputé