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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/176

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que pour reposer comme elle dans le calice des fleurs ; il gronde le zéphyr, pour peu qu’il dérange l’édifice de sa chevelure. Impatient, à peine s’arrête-t-il sur une idée ; son imagination est aussi prompte, aussi changeante que son être est sémillant.

Eh bien ! prononcez, gentils François, lequel des deux mérite la préférence ? Avouez que le premier vous fera peur, autant que l’autre vous causera de plaisir à voir ou à entendre.

Passons aux arts. On s’est donné, je crois, le mot pour admirer ces productions dramatiques, où les personnages sont agités de mouvemens convulsifs, où les passions sont peintes sous leurs vraies couleurs : cela peut être fort bon pour tempérer l’ennui majestueux qui regne dans nos grandes salles de spectacle. Mais, lorsqu’à table on veut appeller la gaieté, encore plus nécessaire au bien-être que les vins les plus délicieux, récitera-t-on alors, comme faisoient les anciens, les morceaux tragiques de cet épouvantable