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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/196

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Les agens de la finance moderne, calculateurs impitoyables, semblables aux vampires qui vont encore sucer les morts, donnent le dernier coup de cabestan sur un peuple déjà mis au pressoir. À la longue, tant de fardeaux accumulés le font succomber. Les éternelles loix prohibitives enchaînent l’industrie ; on lui a ôté son ressort.

Ceux qui se tuent, ne sachant plus comment exister, ne sont rien moins que des philosophes : ce sont des indigens, las, excédés de la vie, parce que la subsistance est devenue pénible & difficultueuse.

Quand rendra-t-on à la consommation des denrées un cours plus facile ? Quand le ministere, semblable à l’enfant qui fait un bouquet de la fleur de l’arbre, sans s’embarrasser du fruit, cessera-t-il de taxer des denrées c’est-à-dire, d’aller contre ses propres intérêts ? Car si le peuple n’est pas nourri avec une certaine abondance, comment pourra-t-on compter sur la force, sur la santé, sur l’attachement des citoyens ? Les Parisiens seront