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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/195

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CHAPITRE CCLVIII.

Suicide.


Ferai-je ici le tableau du sombre désespoir ? Dirai-je pourquoi l’on se tue à Paris depuis environ vingt-cinq ans ? On a voulu mettre sur le compte de la philosophie moderne ce qui n’est au fond, je l’oserai dire, que l’ouvrage du gouvernement. La difficulté de vivre, & d’un autre côté le jeu & les loteries trop autorisées, voilà ce qui occasionne les nombreux suicides, dont on n’entendoit presque pas parler autrefois. Les impôts ne diminuent point ; les droits d’entrées sont toujours épouvantables. On a gêné le commerce intérieur, ou plutôt il n’existe pas, tant il est surchargé d’entraves. Les douanes le fatiguent & le repoussent ; on a desseché successivement toutes les branches nourricieres ; on a tout fait passer dans la main du roi, argent, charges, privileges, maîtrises, &c.