plus qu’elle ne vaut, parce qu’il la possede seul : il doit être puni par les loix.
Mais si cette marchandise est de premiere nécessité ; si c’est du pain, du vin, des légumes, de l’huile, &c. il est mon véritable assassin. Qu’on entasse les sophismes, que les économistes viennent me prouver que le bled est à lui, & qu’il est libre d’y mettre un prix arbitraire ; ce vendeur sera toujours un barbare : il me voit souffrir, & il augmente le marché suivant ; il fait la famine & il en rit.
Il sera puni, me dira-t-on, il se trompera tôt ou tard dans ses calculs. Mais ses spéculations erronées auront été bien plus dangereuses pour moi que pour lui ; car, s’il perd son argent, moi j’aurai perdu la vie.
Non : tant que les hommes feront avides, intéressés, insensibles, il ne faut pas que les denrées de premiere nécessité soient abandonnées aux noirs projets de l’avarice. Il est ridicule & honteux de livrer à l’étranger