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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/24

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Cet aboyeur, pour donner à sa poitrine une force plus qu’humaine, renonce au vin, & ne boit que de l’eau-de-vie. Il est toujours enroué ; mais cet enrouement même imprime à sa voix un son rauque & épouvantable, qui ressemble à un tocsin. Il creve bientôt à ce métier. Un autre le remplace ; il hurle de même, boit de même, & meurt, comme son prédécesseur, à force d’avoir avalé de l’eau-de-vie d’épicier.

CHAPITRE CCXI.

Discours prononcé à la Comédie françoise à la rentrée de ce spectacle.


Un comédien plus véridique que ses camarades, plus fortement frappé de ce qu’il devoit au public, & susceptible de cette honnête pudeur que quelques-uns conservent encore, chargé du compliment d’usage, s’avança, l’an passé, sur le bord du théatre, & là, après une profonde révérence, il se