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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/25

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releva lentement, & dit d’une voix modeste, mais assurée :

« Messieurs. Deux fois par an, nous vous rendons humblement l’hommage que nous vous devons à bien des titres, nous vous rappellons les obligations qui nous imposent la nécessité de vous plaire, nous vous caressons par des louanges, afin que vous fermiez les yeux sur nos défauts. Nous ne les taisons pas toujours, car il nous seroit impossible de les dissimuler ; mais ce que nous nous gardons bien de vous avouer, & ce que le cri de ma conscience m’arrache devant vous, c’est le peu d’émulation & d’accord qui regne entre nous, c’est notre paresse, notre orgueil, & les misérables débats qui nous empêchent de nous réunir, soit pour vous donner de nouvelles pieces qui varient vos plaisirs, soit pour représenter plus décemment celles qui ont fixé votre attention ; & nous ne rougissons pas de faire doubler celles-ci,