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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/26

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en bravant un murmure que nous savons devoir être passager.

» Aujourd’hui, plus vrais qu’autrefois, messieurs, nous vous confessons nos torts multipliés, en vous suppliant de nous imposer la punition qui vous paroîtra la plus salutaire & la plus propre à nous faire détester nos mauvaises habitudes ; votre indulgence excessive ne les a que trop enracinées dans nos cœurs. Nous pensons qu’une défection totale de notre spectacle pendant quelque tems nous réveilleroit avec force de l’engourdissement où nous sommes plongés, & ranimeroit parmi nous l’amour du travail, que vingt mille livres de rente émoussent furieusement. Nous sommes riches par les petites loges, avant même de lever le rideau. Comment voudriez-vous que nous puissions nous livrer à des études suivies, lorsque nous sommes si bien payés d’avance ? Que nous importent l’art & l’auteur, lorsque notre bourse est bien remplie ? Nous n’aimons point l’art, nous aimons l’argent,