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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/263

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de Paris avec sept cents voiles, sans compter les barques ; en sorte qu’au rapport d’Abbon, religieux de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, contemporain & témoin oculaire, qui a écrit l’histoire de cette guerre en deux volumes en vers latins, la riviere étoit couverte de leurs bâtimens l’espace de deux lieues. Il ajoûte qu’ils étoient déjà venus deux fois dans le même siecle.

Jules-César rapporte dans le troisieme livre de ses Commentaires, que lors de la conquête des Gaules, il fit faire pendant un hiver six cents vaisseaux des bois qui étoient aux environs de Paris ; qu’au printems, il fit monter sur ces vaisseaux son armée, avec armes, bagages, chevaux & provisions, & qu’il descendit la Seine, passa à Dieppe, & de là en Angleterre, dont il fit la conquête.

N’avons-nous pas vu, il y a quelques années, le premier août 1766, le capitaine Berthelot arriver au Pont-Royal, vis-à-vis des Tuileries, sur son vaisseau de cent soixante tonneaux, de cinquante-cinq pieds de quille,