les horreurs & de toutes les miseres humaines : les vices les plus monstrueux y sont naturalisés, & le criminel oisif s’enfonce là dans de nouveaux crimes.
On nomme pailleux les misérables qui respirent encore dans ces souterreins. L’humanité est réellement effrayante & hideuse sous ce déplorable point de vue : tirons le rideau.
Il y a à la porte de la prison un cercueil bannal pour les prisonniers & pailleux qui décedent ; ils n’obtiennent point de biere de la charité publique ; on ne leur accorde qu’un linceul. Ce cercueil très-épais & très-solide reçoit chaque jour tous les morts, & indistinctement ; quelquefois il en contient deux, quand les trépassés sont des adolescens. Le cercueil bannal de la prison du Châtelet sert depuis plus de quatre-vingts ans. Les pailleux l’appellent la croûte de pâté. Ô sauvages errans dans les forêts de l’Amérique septentrionale ! vous mangez vos ennemis, vous faites un trophée sanglant de leur che-