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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/267

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reurs, en m’accordant un peu d’air au milieu de ma solitude.

Les prisons sont resserrées, mal-saines, infectes : on les a justement comparées à de hauts & larges puits, aux parois desquels seroient adossées des masures étroites & hideuses. Si le prisonnier veut y être séparé, il paiera soixante francs par mois un petit emplacement de dix pieds quarrés. Tout s’y vend le double, & l’on diroit qu’il y a au guichet une taxe particuliere, pour rendre la misere des prisonniers encore plus profonde.

D’énormes chiens font la garde & même la police avec les geôliers. Rien n’est plus frappant que l’analogie qui les caractérise. Ces éleves sont dressés à saisir un prisonnier au collet & à le mener au cachot ; ils obéissent au moindre signe.

Une petite porte épaisse s’ouvre trente fois par quart d’heure ; il faut que tout ce qui sert à l’entretien & à la nourriture, passe par là : il n’y a point d’autre entrée.

Les cachots sont les réceptacles de toutes