Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 274 )

Il est sans contredit le dernier citoyen de la ville, & lui seul est frappé par son emploi, d’un opprobre inhérent. Il a des valets qui exercent pour cent écus, le métier qu’il fait pour six mille. Et il trouve des valets !

Il y auroit beaucoup de réflexions à faire sur cet agent de notre législation criminelle, pour savoir à qui il appartient spécialement ; mais cet examen nous jeteroit dans une dissertation étrangere à la nature de cet ouvrage.

Il marie ses filles, quand il en a, à des bourreaux de province. Entr’eux ils s’appellent (à l’instar des évêques) Monsieur de Paris, Monsieur de Chartres, Monsieur d’Orléans, &c. & Charlot & Berger fournissent aux entretiens du peuple une matiere inépuisable. Tels savetiers savent l’histoire des pendus & des bourreaux, ainsi qu’un homme de bonne société sait l’histoire des rois de l’Europe & de leurs ministres.