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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/28

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CHAPITRE CCXII.

Battemens de mains.


Langue & monnoie universelles des Parisiens ; ils ne s’expliquent point autrement ; ils claquent pour la reine & pour les princes quand ils paroissent dans leurs loges, & qu’ils ont fait la gracieuse révérence ; ils claquent quand l’acteur paroît sur la scene, & tout aussi fort ; ils claquent pour un beau vers ; ils claquent ironiquement, quand la piece les ennuie ou les impatiente ; ils claquent, quand ils demandent impérieusement l’auteur ; ils claquent pour Gluck & font plus de bruit que tous les instrumens de l’orchestre, que l’on n’entend plus. Ils claquent dans un jardin public au retour d’un héros ; ils claquent dans la chapelle de l’académie françoise, lors d’un panégyrique, ou même d’une oraison funebre : nouveauté fort étrange, & qui pourroit soumettre bientôt les prédicateurs