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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/29

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évangéliques au joug de l’approbation & de l’improbation. Ils claquent les vers & la prose dans toutes les séances académiques ou assemblées littéraires. Quelquefois ces battemens de mains vont jusqu’à la frénésie ; on y a joint depuis quelque tems les mots de bravo, bravissimo. On bat aussi des pieds & de la canne ; tintamarre affreux, étourdissant, & qui choque cruellement l’ame raisonnable & sensible qui quelquefois même en est l’objet. Cette manie bruyante avilit beaucoup les jugemens de nos parterres, & en général le prononcé du public, dans nos salles de spectacles.

On avoit conseillé à un auteur perpétuellement sifflé, de faire construire une machine qui imiteroit les claquemens de trois à quatre cents mains, & de la confier dans un coin du spectacle à un ami fidele & sûr. Il n’avoit qu’à acheter des billets, comme certains confreres ; c’eût été la même chose.

Jusqu’à quand le Parisien abusera-t-il de la faculté de claquer, interrompra-t-il avec