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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/311

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fortes. Au lieu de ridiculiser bêtement un emploi aussi noble, ne vaudroit-il pas mieux consacrer ce rare privilege par les devoirs qu’on leur imposeroit ? devoirs d’hommes & de citoyens. Voici le moment pour eux de se montrer tels & de mériter la vénération générale.

Professeurs publics de morale, sous l’étendard sacré de la religion, ils pourroient réellement combattre par la parole les abus les plus dominans, &, développant les maximes de l’Évangile, étendre jusqu’à la plus grande circonférence le précepte divin de la charité, en attaquant de toutes parts les malversations les plus criantes.

Tout crime, depuis le plus grand jusqu’au moindre, dérive de l’avarice & de la dureté des cœurs. Les prédicateurs pourroient soumettre à leur tribunal tous les forfaits politiques qui causent les malheurs du peuple. Rien ne sauroit arrêter ce cri de l’ame. La vérité nue & simple a une force qui terrasse ; d’ailleurs jamais l’autorité n’a osé