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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/313

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suader, convaincre, consoler, développer tous les trésors de la morale la plus sublime, la plus propre à donner aux hommes l’amour de la paix & de la charité, quel respectable emploi !

Quant à ces abbés beaux-esprits, qui courent des bénéfices, en faisant de belles phrases pour prêcher, s’il se peut, un avent à la cour, qui ne veulent que faire fortune, qui pillent dans le fonds d’autrui quelques lambeaux, quelques tournures oratoires, & qui ne disent rien à la foule qui souffre ; quant à ces énergumenes sous le froc, qui vomissent de plates grossiéretés contre des philosophes qu’ils ne savent ni lire, ni entendre, ni apprécier ; qui ont fait divorce avec la raison, qui transforment le talent de la chaire en celui d’inventer des imputations calomnieuses : je les plains de profaner un aussi auguste ministere, de ne pas sentir quelle est leur véritable force, & l’empire qu’ils pourroient prendre sur les esprits, s’ils s’étudioient à parler aux hommes sur leurs véritables intérêts.