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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/324

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Dans les académies, les gens de lettres se voient de trop près ; les défauts de chacun paroissent davantage ; l’amour-propre se tourne en aigreur ; les intérêts se divisent ; plus de concorde ; l’harmonie est détruite.

J’aime la réponse du poëte Lainez. Un membre de l’académie françoise lui proposoit de faire des démarches pour entrer dans ce corps. Il répondit fiérement : eh ! qui vous jugeroit ?

L’académie, mue par des intérêts particuliers, ne sent pas assez que le peuple lecteur surveille, juge ses choix, & trouve très-ridicule la réception qui ne lui amene pas un nom connu. Quand il faut analyser un mérite qui sort des ténebres, le public se révolte, & rit aux dépens de l’obscur récipiendaire.

Quelques académiciens voudroient représenter comme hommes de génie. Mais le génie est comme la pudeur ; il est impossible de le jouer.

L’académie françoise ne propose plus pour