Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 326 )

derne qui ne s’appelle pas Homere ou Euripide. Aristote l’emporte encore sur Descartes & Newton : plus les idées sont anciennes, mieux elles valent : le siecle des Médicis n’y a pas encore droit de bourgeoise.

Tel érudit ne daigne pas appercevoir la colonnade du Louvre, pour parler d’un vieux temple de Cérès, dont il restitue l’entablement, l’architrave, &c. Si l’on perd une bataille, c’est que l’on a oublié la force de la phalange Macédonienne.

Apelle & Zeuxis étoient les premiers peintres de l’univers ; car leurs tableaux, à force de vétusté, n’existent plus.

Si nous faisons quelque chose de passable, c’est par pure réminiscence : les anciens avoient tout dit, tout vu, tout deviné ; nous les répétons à notre insu, & par un effet de la métempsycose ; car nous sommes une race abâtardie, dégénérée pour les arts : vivent les Grecs.

Notre langue ne vaut pas l’hébreu, qui est une langue sacrée : nous ne commence-