Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 327 )

rons à valoir quelque chose que dans quatre mille ans.

Tous ces contempteurs des tems modernes écrivent des in-4o. sur les anciens ; c’est aux anciens à les lire. Ils traduisent les anciens, & ces anciens-là, sous leur plume, paroissent bien sots & bien vuides. Ils mettent tout Homere en rimes plates, pour en rendre la lecture à jamais impossible, & pour l’admirer sans doute tout seuls. D’autres font de mauvaise prose, pour nous faire détester notre idiôme, & pouvoir crier plus haut encore : vivent les Grecs ! Cela est adroit.

Spanheim s’extasioit de volupté sur une médaille antique : il est bon de regarder une médaille une fois, mais c’est assez. Si c’est à raison d’antiquité, tel rocher est plus vieux que l’alphabet phénicien, transmis ou non transmis aux Grecs. Tel homme de lettres est curieux ; c’est bien fait à lui, & cela l’amuse : mais tel autre ne voit pas sur une médaille la raison d’une excessive volupté[1].

  1. Le facétieux Piron a fait une épitaphe