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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/345

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quis, de la courtisanne, de la jeune fille amoureuse, de l’habitué de paroisse, de l’emprunteur, du tartuffe dans toutes les classes ! Que ne donnerait-on pas pour les lettres originales d’un Desrues, pour tenir tel billet de tel homme célebre, dans telle circonstance de la vie ! Les gens de lettres en trouveroient de très-bien écrites ; les philosophes feroient de nouvelles découvertes sur le cœur humain, & les grammairiens verroient que, sur cent lettres, quatre-vingt n’ont pas l’ombre d’orthographe ; mais qu’en général, celles qui pechent par ce défaut, ont plus d’esprit & de naturel que les autres : aussi sont-elles écrites pour la plupart par des femmes. Et parmi les hommes, pour ne pas dire parmi les auteurs, ceux qui ignorent certaines regles grammaticales, s’expriment avec plus de grace, de liberté & de force. Or, réfléchissez donc là-dessus, froids, pesans & maniérés écrivains, qui savez ou ne savez pas la grammaire.

L’impression fidelle de toutes ces lettres