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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/344

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car combien de gens vous tendent des pieges sous l’apparence du zele, & ne sont qu’à l’affût des ridicules qu’ils peuvent saisir, contens d’avoir pu tromper ou votre confiance ou votre crédulité !

On a publié une mince brochure, intitulée, la petite Poste dévalisée. Ces lettres sont fictives ; mais s’il étoit permis de lever par simple curiosité les cachets, & de parcourir toute la correspondance d’un seul jour, Dieu ! que de choses curieuses & intéressantes à lire ! La certitude que ces lettres n’ont été écrites que pour une seule personne, que l’ame s’est épanchée en liberté, formeroit des contractes singuliers & une lecture unique ; jamais l’imagination d’un auteur ne produira rien qui en approche ; la détresse, l’infortune, la misere, l’amour, la jalousie, l’orgueil donneroient des tableaux variés, piquans ; & comme on ne pourroit douter de la réalité, l’intérêt deviendroit plus vif. Quel plaisir de voir à nu le style de l’homme d’affaires, du mar-