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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/43

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gistrat, & les pieces devroient être des compositions agréables & morales ; car il n’y a pas d’opposition entre ces deux mots, quoi qu’en disent les poëtes corrupteurs.

Pourquoi ces pieces sont-elles pour la plupart basses, plates, ordurieres ? C’est qu’une poignée de comédiens ose dire qu’il n’appartient qu’à eux de représenter des pieces raisonnables ; c’est qu’on les soutient dans cette ridicule prétention ; c’est qu’à la suite de cette incroyable & honteuse législation, le peuple est condamné à n’entendre que l’expression du libertinage & de la sottise. Et voilà où aboutit la police des spectacles chez un peuple renommé par ses chefs-d’œuvres dramatiques.

Les parades qu’on représente extérieurement sur le balcon comme une espece d’invitation publique, sont très-préjudiciables aux travaux journaliers, en ce qu’elles ameutent une foule d’ouvriers qui, avec les instrumens de leur profession sous le bras, demeurent là la bouche béante, & perdent