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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/50

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CHAPITRE CCXIX.

Prêteurs à la petite semaine.


Usuriers qu’on ne connoît guere qu’à Paris, & qui jugent eux-mêmes leur métier extrêmement honteux, puisqu’ils ont le front perpétuellement voilé. Leurs courtiers habitent autour des halles ; les femmes qui vendent des fruits & des légumes qu’elles portent sur l’éventaire, les détailleurs en tous genres ont besoin le plus souvent de la modique avance d’un écu de six livres pour acheter des maquereaux, des pois, des groseilles, des poires, des cerises. Le prêteur le confie à condition qu’on lui rapportera au bout de la semaine sept livres quatre sols ; ainsi son écu, quand il travaille, lui rapporte près de soixante livres par an, c’est-à-dire, dix fois sa valeur. Voilà le taux modéré des prêteurs à la petite semaine.

Si je disois que des hommes opulens font