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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/55

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CHAPITRE CCXX.

Charlatans.


On nomme ainsi ceux qui, montés sur des tréteaux, appellent les passans dans les places publiques. Le premier médecin du roi a chassé tous ces vendeurs d’orviétan, qui nuisoient aux intérêts de la compagnie fourrée. Il n’y en a plus haranguant le peuple, & c’est dommage ; car le docteur Socroton disoit à son éleve, en lui faisant l’énumération des avantages du charlatanisme : comptes-tu pour rien de voyager par-tout, de porter le sabre au côté, les pistolets à l’arçon, le bonnet fourré en tête, d’avoir un char qui, arrivé sur la place, se métamorphose tout-à-coup en théatre, avec la rapidité d’une décoration d’opéra ; & là, semblable aux orateurs Romains, de parler en public, haranguant tour-à-tour les nations, & parlant en liberté à un peuple serré & attentif ? Qui est-