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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/58

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Bientôt ils oseront dire, je vois distinctement le noyau de la terre, car il est transparent pour moi.

Rangeons encore dans la même classe ces académiciens beaux-esprits, qui n’ont rien écrit, dont les noms sont inconnus, qui courent les pensions, & qui se font payer pour des ouvrages qu’ils n’acheveront jamais : ils disent respecter le public, ce qui ressemble beaucoup au respect des impuissans pour les femmes.

Polydore porte le petit-collet, passe-port de l’impudence ; il veut se donner non-seulement un air d’érudition, mais de goût, mais de supériorité, mais de génie ; il parle avec emphase d’un auteur grec, il se récrie sur la beauté de l’expression, sur la finesse des tours. Les modernes n’ont pas l’ombre de cette physionomie. Le divin Pindare a le rithme qui communique avec les dieux, & le sublime Homere frappe merveilleusement l’anapeste. Quand il a prononcé ces grands mots devant des femmes & quelques finan-