Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 73 )

mieux valu ne point abolir la messe musquée.

Depuis dix ans, le beau monde ne va plus à la messe, ou n’y va que le dimanche, pour ne pas scandaliser les laquais, & les laquais savent qu’on n’y va que pour eux.

Le 3 août 1670, le nommé François Sarrazin, natif de Caen en Normandie, âgé de vingt-deux ans, d’abord huguenot, puis catholique, mais toujours ennemi de la présence réelle, attaqua l’hostie l’épée à la main, au moment que le prêtre la levoit, dans l’église Notre-Dame, à l’hôtel de la Sainte-Vierge. En voulant percer ladite hostie immédiatement après la consécration, il blessa de deux coups le prêtre, qui prit la fuite ; mais ses blessures ne furent pas dangereuses.

Aussi-tôt toutes les messes cesserent ; on dépouilla les autels de leurs ornemens ; l’église fut fermée jusqu’au jour de la réconciliation.

Le 5 août, François Sarrazin fit amende honorable, ayant un écriteau devant & derriere, portant ces mots, sacrilege impie. On