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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/80

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pas d’avoir son congé, chargea le buffet sur les épaules d’un robuste porte-faix, & entrant dans la salle à manger, dit tout haut : la clef, madame, voici l’armoire ?

CHAPITRE CCXXVI.

La Fête-Dieu.


La fête-Dieu est la fête la plus pompeuse du catholicisme. Paris ce jour-là est propre, sûr, magnifique & riant : on voit que les églises possedent beaucoup d’argenterie, sans compter l’or & les diamans ; que les ornemens sont d’une richesse peu commune, & que le culte enfin coûte & a coûté excessivement au peuple ; car tous ces trésors stagnans ont été pris sur lui.

On dit qu’on a vu, il y a quelques années, à la procession de Saint-Sulpice, deux chevaliers de Saint-Louis caresser l’orgueil & le faste des cardinaux, en portant l’extrémité de leurs manteaux rouges, à peu près comme