Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 80 )

le dais, le soleil, les coups d’encensoirs qui jaillissent à tems égaux, la beauté des ornemens ; on a entendu la musique militaire entrecoupée de fréquentes & majestueuses décharges ; l’on a compté les cardinaux, les cordons-bleus, les évêques, les présidens en robe rouge, qui ont assisté à cette solemnité ; on a comparé les chasubles & les chapes des différentes paroisses ; on a parlé des reposoirs : voilà ce qui a frappé tous les esprits ; voilà ce qui a attiré leur respect & leurs hommages.

Le soir les enfans font des reposoirs dans les rues. Ils ont des chandeliers de bois, des chasubles de papier, des encensoirs de fer-blanc, un dais de carton, un petit soleil d’étain. L’un fait le curé, l’autre le sous-diacre. Ils promènent l’hostie en chantant, disent la messe, donnent la bénédiction, & obligent leurs camarades à se mettre à genoux. Un petit bedeau fait le furieux dès que l’on commet la moindre irrévérence. Les grands enfans qui le matin ont fait à peu près les