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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/85

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aquilin, à la belle jambe, aux manchettes lissées, quelle borne auront la curiosité de l’un & la naïve confiance de l’autre ?

Je ne la vois pas, mais je devine encore que son sein palpite ; elle parle & n’ose souffler. Sans doute elle est innocente en comparaison de cette femme âgée qui fait contrepoids. Pourquoi donc la confession de la jeune fille est-elle plus longue ? Pourquoi !… Qui l’entend ? qui l’interroge ? qui se sent assez de force, de dignité & de prudence pour ne pas craindre son cœur en scrutant celui d’une jeune personne qui s’agenouille, les yeux baissés, les mains jointes, qui attend son arrêt, & qui ne peut pas pleurer les péchés qu’elle a commis ou fait commettre ? Voyez-la sortir du confessionnal : elle est muette, interdite, pensive : elle suit vos regards avec une modestie profonde ; mais le remords n’est pas peint sur cette physionomie douce : la rougeur couvre ses joues ; mais cette rougeur, on ne la prendra point pour de la honte.

Quand M. de la Lande lut à l’académie des