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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/65

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anglois ; les laides y gagnent, & les belles aussi.

Nous n’avons donc plus ni chapeau pigmée, ni chapeau colossal ; les dames avoient élevé ridiculement leurs coëffures, au moment que les hommes avoient arboré les petits chapeaux ; aujourd’hui que les hommes en ont augmenté & arrondi le volume, les coëffures ont prodigieusement baissé.

Un poëte disoit alors :

J’ai vu Chloris, j’ai vu la jeune Hélene ;
Des rubans de Beaulard leurs fronts étaient ornés :
Le moule étroit de la baleine
Faisoit gémir leurs corps emprisonnés.
Leurs cheveux hérissés fuyoient loin de leur tête ;
Un panache orgueilleux en surmontoit le faîte.
Près de là j’apperçus la Vénus Medicis ;
Sa taille libre & naturelle
Déployoit aisément ses contours arrondis.
Tout en elle étoit simple & tout charmoit en elle.
J’admirai tant de grace, & tout bas je me dis :
L’art enseigne à Chloris à devenir moins belle.

Hommes & femmes se coëffent beaucoup mieux. Si nous sommes dans une voiture,