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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/64

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diadême enfin n’est-il pas un chapeau qui produit une certaine ivresse ?

J’ai vu des chapeaux dans ma jeunesse, qui avoient de très-grands bords ; & quand ils étaient rabattus, ils ressembloient à des parapluies : tantôt on releva, tantôt on rabaissa ses bords par le moyen des gances. On leur a donné depuis la forme d’un bateau. Aujourd’hui la forme ronde & nue paroît la dominante ; car le chapeau est un Protée qui prend toutes les figures qu’on veut lui donner.

Demandez-le à nos femmes qui, après tant d’essais multipliés, ont définitivement adopté le chapeau anglois, malgré leur antipathie pour l’Angleterre ; je leur conseille de s’y tenir ; qu’elles l’ornent de perles, de diamans, de plumes, de cordons, de rubans, de houppes, de boutons, de fleurs ; que les poëtes dans leur langage y attachent des astres & des cometes ; qu’elles les portent rouges, verds, noirs, gris, jaunes : mais qu’elles gardent constamment le chapeau