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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/122

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semblent être les fruits du jardin du bon Henri. On les a à bon marché, & lorsqu’on vient à songer qu’ils sont étrangers à notre climat, on admire leur abondance, & l’on goûte mieux leur saveur.

Quelquefois la neige couvre les toits sous lesquels ils se vendent, & ce contraste paroît les rendre plus agréables à la vue. Je me suis guéri d’une espèce de consomption, en mangeant de ce fruit pendant un mois entier. Voilà une médecine qui ne rebute ni le goût ni l’odorat.

C’est le commerce qui nous apporte les oranges ; elles se soutiennent bonnes & succulentes jusqu’à la fin du mois de mai ; après quoi il faut aller les manger dans leur pays natal.