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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/145

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tout fut suivi, examiné. Ce crime de lèse-majesté au premier chef avoit semblé rendre tous les citoyens coupables. Une foule de gens furent arrêtés, & le moindre mot cessa d’être indifférent.

Si les recherches parurent minutieuses & rigides, c’est qu’on ne sentit pas toutes les conséquences qui pouvoient résulter d’un pareil attentat. On établit une inquisition sévère : les perquisitions n’eurent point de relâche.

On ne pouvoit se figurer comment il s’étoit trouvé un assassin de cette espèce, qui ne pouvoit jamais échapper aux supplices & à la mort. Quelle prétention pouvoit-il avoir ? que pouvoit-il attendre, espérer ? que faisoit à cet homme de la lie du peuple la mort d’un prince ?

Les précautions que l’on prit pour que le régicide n’échappât point au procès & aux tourmens, furent extrêmes. Un lit ingénieux fut imaginé pour qu’il ne pût attenter sur lui-même. Des médecins sembloient répondre de sa vie. Il étoit devenu un être