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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/152

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CHAPITRE DCCXIV.

Saignée.


Autrefois la saignée jouoit le principal rôle dans l’art de guérir. À la moindre indisposition, le chirurgien tiroit sa lancette inhumaine ; on ne savoit pas alors que toutes nos maladies sont toujours dans nos humeurs, & jamais dans le sang, qui n’est que leur extrait.

Point de chirurgien qui ne saignât abondamment. On regardoit la saignée comme un préalable nécessaire, quel que fût le genre de la maladie.

On saigne beaucoup moins, & il n’y a plus que les vieux chirurgiens qui soumettent encore le bas peuple à cette dangereuse évacuation.

Les médecins modernes sont conservateurs du sang, autant que leurs devanciers en étoient cruellement prodigues.