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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/178

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entre la bonne compagnie qu’elles ne voient pas, & la médiocre où l’on s’amuse pleinement.

N’avoir rien à faire, est un tourment pour tous les êtres ; mais c’est un vice dans une femme : & pour qu’elle ne soit pas malheureuse, il faut qu’elle fasse son ménage ou un commerce, ou bien qu’elle s’agite dans le tourbillon du monde, au point d’être lasse de ses courses. Quand je vois une femme bien ennuyée, je me dis : son mari est un homme de plume.

Les boutiques de Paris recèlent donc les femmes les plus gaies, les mieux portantes & le moins bégueules.

La plupart de ces femmes sont sensées ; car elles ne cherchent point à placer leur fils ou dans le bureau de la guerre, ou dans celui de la marine, ou dans les aides, ou dans le cuir, ou dans l’amidon : elles reviennent aussi de leur fausse idée de les envoyer au collége, ou à l’école de dessin ; elles les élèvent pour le petit commerce de détail, qui n’est jamais ingrat, tandis que