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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/183

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il en faut une autre pour les fiacres brutaux & ivres.

J’ai grand’peur qu’on ne raisonne comme le fiacre, que le mot honneur ne s’affoiblisse, & qu’un homme connu ne dise & ne prononce comme le fiacre : je m’en bats l’œil.

La Cour vous blâme doit être un mot terrible dans notre législation, ou bien tout est perdu. On s’accoutumera au blâme, on ne sera plus animé par les principes qui dirigeoient nos ancêtres ; cette nuance fine & délicate qui séparoit l’honnête homme, (je ne dis pas du fripon) mais de celui qui étoit taché ou entaché, n’existera plus. Il faudra que les lois & les magistrats aient recours à des punitions corporelles. Voyez quels changemens ! Des peines physiques au lieu d’une réprimande morale ; quel immense contraste ! on ne saura plus punir qu’avec le bourreau, & récompenser qu’avec l’argent.

Ceux qui rient trop légèrement de l’histoire du fiacre blâmé, me paroissent dire