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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/184

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en eux-mêmes : Cela m’empêchera-t-il de jouir de mes quarante mille livres de rente ?

Oh ! que n’a-t-on su apprécier l’opinion, & comment a-t-on voulu du même coup blâmer un fiacre, & entacher un noble ? Où est l’échelle proportionnelle des délits & des peines ? L’histoire du fiacre blâmé a fait grand tort au mot honneur, que notre profond Montesquieu a si bien défini : Le ressort du gouvernement monarchique.

Je crois appercevoir, depuis la circulation de cette historiette, un changement dans nos idées : non que cette historiette signifie quelque chose ; mais elle a été reçue, débitée, répétée : & comme on a beaucoup ri de la réponse du fiacre, j’ai peur qu’elle n’ait influé sur ceux qui vont en fiacre. Or, j’ai grand regret que Jérôme n’ait pas été sensible à ces mots : La Cour vous blâme.

J’ai encore regret d’entendre à tous propos le terme de roué. Comment la bonne compagnie a-t-elle pu adopter un mot qui réveille une idée de crime, de scélérat, de supplice. On dit, un aimable roué, pour