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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/208

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prendre une chose qui lui appartient, tant il y met de célérité & d’assurance.

Les premiers rayons du jour éclairent ses attentives recherches ; & quand le soleil se montre, il n’y a plus rien à rencontrer sur ses traces.

Une multitude immense laisse toujours tomber quelque chose ; le trouveur le sait par expérience. Le lendemain d’une revue, d’une fête publique, vous le rencontrerez sur le terrein ; & c’est un proverbe à Paris, qu’un homme seroit très-riche de ce qui se perd en minuties.

Mais la garde de Paris rapporte fidèlement ce qu’elle trouve ; elle ne se l’attribue pas, comme fait le trouveur. Que ne fait-on pas des hommes ? Un soldat ramasse, dans les ténèbres, une montre, une canne à pomme d’or ; elle est remise au dépôt, comme s’il l’avoit ramassée en plein jour. Les fiacres restituent ce que les distractions & la négligence ont oublié dans leurs voitures. Les ouvreuses de loges remettent ce qu’elles trouvent. Il y a le point d’honneur, qui