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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/216

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substitut ; mais où est-il ? On le suit à la piste dans trois quartiers différens ; on le trouve, on l’embrasse ; il arrive, quel spectacle ! Le pauvre petit chien, las, épuisé, haletant, lutte contre la mort. Il n’est plus temps. Il regarde tristement sa chère maîtresse ; & couché dessus sa gorge, il rend le dernier soupir sur ses lèvres. Le substitut est ému quand il entend des cris douloureux, & qui ne sont pas feints. Ceux qui passent dans la rue, attribuent à la perte du mort les regrets que l’on donne à Casimir. Elle suit ce théâtre d’horreur, le mouchoir sur les yeux, emportant avec elle le corps inanimé du plus cher de ses amis.

Cependant les héritiers se rassemblent le lendemain. On demande à haute voix l’ouverture du testament. Oh ! qui peindra des visages qui ne peuvent se déguiser ? Chacun des prétendans, un Denisart à la main, ouvre les yeux & les oreilles. Déjà les legs particuliers effroient les héritiers. Chacun va consulter son procureur, gromelant tout bas ; & tapis dans la chambre voisine, chacun