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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/228

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sûreté personnelle, intimidant les bandits, faisant la guerre aux scélérats, & protégeant ma vie sur les grandes routes, lorsque je cours de ville en ville, pour faire un jour de mon mieux le tableau de la France[1].

Les armées sont pour soutenir la gloire de la couronne, &, si l’on veut, de la nation ; mais le temps des conquêtes & des invasions est passé. Jamais l’Anglais ne viendra me couper la gorge sur la route de Bordeaux. Jamais des Reîtres ou des Lansquenets ne viendront m’assassiner sur la route de Flandres ; les citoyens paisibles, les voyageurs philosophes, les marchands, les époux, les amans qui se promènent avec leurs futures ; tous ceux enfin qui sont désarmés, ont grand besoin d’être protégés par une troupe qui marche sans cesse, qui a les yeux ouverts jour & nuit, & dont la bravoure, toujours en exercice, me sauve du poignard & du pistolet.

Voilà une branche bien précieuse de la

  1. J’en imprimerai la première feuille dans six ans.