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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/250

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& sa porteuse d’eau, madame. Il se renfle dans son domestique, tant qu’il peut. C’est pour avoir entendu des tragédies, qu’il a substitué le mot d’époux à celui de mari ; mais les époux ne s’aiment plus, & les maris s’aimoient encore autrefois.

Je me rappelle un dialogue de Vulcain avec Vénus. Cet époux infortuné, loin de se plaindre avec sa femme, lui demande pardon de ce qu’il est boiteux, enfumé, aussi laid qu’elle est belle ; il avoue qu’elle a eu raison de lui préférer Mars, Adonis, & compagnie ; il convient de bonne foi que s’il avoit eu les agrémens, le mérite de ces seigneurs-là, elle lui auroit accordé la préférence sur eux.

Vulcain étoit de la pâte de nos maris débonnaires. Ceux-ci parlent à peu près de même ; mais il y a sans doute quelques avantages, & quelqu’un a fort bien dit : Presque tous les maris des jolies femmes sont des sots ; & cependant ils sont tous en place.

Soyez aimable, ayez du génie, occupez