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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/252

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CHAPITRE DCCXXXIV.

L’Allée des Veuves.


Autrefois les femmes qui avoient perdu leurs maris, n’auroient osé paroître, même en grand deuil, aux promenades publiques. Il y avoit, aux Champs-Elysées, l’allée des veuves, allée sombre & solitaire, où il ne leur étoit permis de se promener qu’après dîner, pour prendre l’air, & puis rentrer chez elles. Mais l’on voit aujourd’hui des femmes en crêpes paroître à nos spectacles. D’autres font de leur deuil un sujet de parure ; elles donnent, au deuil d’un mari, l’air d’un deuil de cour. Le défunt n’en obtient pas davantage ; ce reste de décence n’est pas observé par des femmes, qui, plus jalouses de leurs attraits que de respect pour l’honnêteté publique, bravent, après le décès de leurs époux, des loix qu’elles ont