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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/269

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un coupable ivre, le crime de l’ivresse & celui qu’il a fait commettre.

Que dirons-nous donc de ces forfaits commis avec réflexion, avec jactance, de cette inhumanité barbare, qui, pour épargner la minute d’une heure consacrée à là débauche, se fait un jeu de blesser, d’écraser ? Comment parlera-t-on de loix, lorsque la plus facile, la plus nécessaire à publier, n’est pas encore sortie de notre police ? Les whiski, les cabriolets & les voitures coûtent la vie à près de deux cents hommes ; & la législation si volumineuse sur l’article des impôts, ne s’éveilleroit pas sur ces barbaries de quelques riches ? La sûreté personnelle n’est-elle pas encore plus précieuse que la liberté politique ? Et qu’importeroit une législation, grande & majestueuse, (qui ne seroit, pour ainsi dire, qu’une décoration extérieure) si le pavé d’une ville superbe étoit journellement rougi du sang des citoyens ? Cette ville magnifique ne seroit-elle pas alors déshonorée par ces actes de cruauté & d’invigilance ?