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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/270

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La surveillance publique n’est-elle pas enfin la loi indispensable ? Et les assassins, qui cachent leur poignard, & qui attendent les ténèbres, font moins de mal que ces libertins montés dans leurs whiski, roulant le meurtre & l’audace sous l’œil du jour, & devant une police impuissante.

Nos murailles offrent une multitude de sentences sur des abus de peu d’importance, & presque inséparables d’une nombreuse population ; & voici qu’on laisse à des fous barbares la permission de marcher sur les femmes, sur les enfans, sur les vieillards, pour peu qu’ils barrent le chemin par où ces impudens s’énorgueillissent de passer avec rapidité, pour arriver plutôt au sanctuaire de leurs plaisirs. Une loi, qui feroit cesser cet opprobre & ce scandale, est-elle donc si difficile à obtenir ? Et point de semaine qui ne voie éclorre un réglement, une ordonnance, un édit ! Comment la puissance, qui fait tant de choses, ne descendroit-elle pas à prévenir ces meurtres, qui se renouvellent au milieu des plaintes de l’humanité ?