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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/292

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ennemies d’elles-mêmes ! À la moindre réprimande elles crient séparation ; & faute d’être battues, elles sont réduites aux langueurs de cette froide galanterie, qui ne remplace jamais les transports véhémens de la passion. Oui, il vaudroit mieux, pour leurs attraits, qu’on leur arrachât quelques cheveux, que de leur parler trop librement. Elles seroient alors & plus célestes & plus respectées.

Que nos Parisiennes lisent le Code des Gentoux ; elles verront qu’une femme, maîtresse de ses actions, se comporte toujours mal pour son propre bonheur ; & qu’un homme doit, le jour & la nuit, contenir tellement sa femme, qu’elle ne puisse rien faire de sa propre volonté. Les maris n’auront pour leurs femmes qu’un sentiment froid, tant que celles-ci, au lieu de se soumettre à quelques coups, (jamais dangereux, quelques violens qu’ils soient) porteront leur réclamation en justice, pour une chiquenaude ou une égratignure amoureuse ; elles auront beau galantiser, rien